29.7.07

Mémoire de maîtrise, C. Chêne, 2003-2004

Introduction.

Il existe aujourd’hui un début de prise de conscience de la société calédonienne de son métissage culturel et de sa pluri-ethnicité. Cette ébauche de réflexion demande que nous repensions les notions de nationalité, citoyenneté dans un cadre plus large que l’aspect simplement ethnique. A l’heure des Accords de Nouméa, alors qu’il est question d’une construction « commune » du pays, il nous apparaît que cet acte politique mérite que nous nous attardions sur le passé de la Nouvelle-Calédonie. Une réflexion sur la nationalité et la citoyenneté calédonienne peut-elle se faire sans un retour sur l’Histoire?
A l’instar des anciennes colonies, départements et territoires d’outre-mer, la Nouvelle-Calédonie est un exemple nouveau d’organisation territoriale. Si les anciennes colonies ont déjà produit un travail sur leur passé, la Nouvelle-Calédonie commence depuis peu à découvrir ses origines et à se confronter à une réalité historique encore difficilement acceptable.
La société calédonienne n’est pas une société créole. La place reconnue de l’ethnicité a tenu un rôle important dans l’organisation du territoire calédonien, dans la « distribution des rôles » et dans l’ordre social autour des concepts de « race sociale », « classe ethnologique ». Aujourd’hui encore, elle demeure au cœur de la citoyenneté calédonienne. Les « autres », dont les « asiatiques » ne sont plus les autochtones ni les colonisés immigrés mais les métropolitains. Le processus identitaire s’inscrit dans une reproduction sociale, il ne s’oppose plus en terme de colonisés et colonisateurs. Or, ces minorités restent absentes du discours dans le processus politique actuel comme elles le sont encore dans l’écriture de l’Histoire. Comment expliquer ce vide, cette absence ?
L’Histoire des minorités visibles reste donc à écrire. Leur apport dans le développement économique de l’Ile a toujours été reconnu et admiré. Peut-elle se limiter à cela ? Les travaux sur la communauté indonésienne ou javanaise ont ouvert la voie à l’Histoire des minorités asiatiques immigrées.

MEMOIRE DE MAITRISE, UNIVERSITE DE FRANCHE COMTE, 2004

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Or, ces minorités restent absentes du discours dans le processus politique actuel comme elles le sont encore dans l’écriture de l’Histoire. Comment expliquer ce vide, cette absence ?

La NC n est pas une exception, generallement les asisatiques ne se melent pas du debat politique de leur pays "d' accueil".
j' avais lu une interview ou une viet kieu cainri, a qui on posait la meme question, avait repondu que les asiatiques preferaient une integration economique que politique.
Ca merite d' etre etudier.