Aux Nouvelles- Hébrides ?
La guerre française d’Indochine devint de plus en plus violente et idéologiquement marquée, renforçant l’esprit de non-collaboration
des ouvriers vietnamiens, pour la plupart ralliés au Vietminh. Ils obtinrent peu après la guerre la liberté de résidence et d’activité qu’ils revendiquaient.
« On peut dire qu’en fin 1946, les Vietnamiens avaient acquis aux Nouvelles- Hébrides un statut politique et administratif semblable à celui des Européens » affirme Yves Geslin. N’étant plus « attachés » aux plantations, ils purent s’organiser librement ; la plupart se groupèrent en équipe de 20 ou 30 travailleurs, négociant à égalité un « contrat d’entreprise » avec le planteur qui leur reversait en général 40 à 50 % du prix du produit marchand, plus la nourriture @. D’autres se lancèrent dans le maraîchage à leur compte, devinrent artisans, commerçants ou bien chauffeurs de taxi. A partir de 1953, enfin, ils obtinrent le droit au rapatriement qu’ils réclamaient ; 1 547 quittèrent le pays définitivement, les derniers partirent en 1963 ; 411 choisirent de rester, pour la plupart des catholiques opposés politiquement au Vietminh. Ils obtinrent par la suite la nationalité française et ne tardèrent pas à se fondre grâce à de nombreux
mariages mixtes avec le reste de la communauté expatriée.
@« Les Nouvelles-Hébrides » , La Documentation Française, Notes et Études Documentaires, n. 1948, Paris, mars 1954.
Joël BONNEMAISON
PASSIONS ET MISÈRES AU VANUATU
SOCIÉTÉ DES OCÉANISTES
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