Répartition géographique des Asiatiques
La répartition géographique des Asiatiques de Nouvelle-Calédonie a, de fait, connu des changements importants depuis les années cinquante.
Dès la fin des contrats, un lent mouvement d‘abandon de la brousse et d’installation à Nouméa s’instaura. En 1951, l’ensemble des Asiatiques représentait 34,4% de la population de Nouméa. En 1956, 56% des Asiatiques du Territoire vivaient au chef-lieu et 3,3% en banlieue (Dumbéa, Païta, Mont-Dore ). En 1976, ce sont 61% des Asiatiques de Nouvelle-Calédonie qui vivent à Nouméa et 17% dans les communes de proche banlieue. La concentration des deux groupes est néanmoins différente. Les Vietnamiens se concentrent à 79% à Nouméa et 13% en banlieue, alors que 54% des Indonésiens sont installés dans la capitale et 18% en banlieue, la survivance de la vocation maraîchère et l’existence de nombreux retraités Indonésiens, propriétaires de lots ruraux expliquent cette différence. L‘attrait pour la ville s’est exercé aux dépens du peuplement asiatique de la brousse. Ainsi Hienghène, qui grâce à ses caféières faisait vivre, en 1956, 398 Indonésiens, n’en compte plus que 125 en 1976. De même Koumac, avec la mine de la Tiébaghi, comptait 511 Vietnamiens en 1956 qui ne sont plus, après la fermeture de cette mine en 1964, que 28 en 1976.
Seuls des centres ruraux et administratifs jouant aussi le rôle de noeuds de communication comme Koné, Bourail, ont conservé et renforcé leurs populations asiatiques. Mais de plus en plus, la promotion scolaire, la. recherche d’emplois tertiaires, les mariages interethniques, poussent les jeunes Asiatiques à s’installer dans les centres actifs ( cas de Poya ou à la ville, c’est-à-dire dans l’agglomération nouméenne.
Jean-Claude ROUX
Géographe ORSTOM
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